Vol. 10 No 17 (2017): La culture et la mémoire de l’éphémère I

La mémoire, socialement, a cette face apparente d'attention à ce qui reste sous le signe de ce qui revient: des commémorations, des éphémérides. Mais l'étymologie, qui est la mémoire des récits imprégnés aux mots, nous apprend que l’éphémère est ce qui dure et disparaît au fil d’un jour – epi hémera. L'éphémère, ainsi que le jour, ne revient que comme un passage, ne reste que comme aura et trace que l’on mesure par des éclairs d'horizons, des révolutions au firmament. La Revue Morpheus appelle à la soumission des contributions originales qui composeront le volume 10, numéros 17 et 18, en 2017. La culture et la mémoire de l’éphémère est le thème du dossier qui rassemblera et diffusera des articles, des essais et des critiques sur la construction contemporaine de la mémoire. Des monuments de l'impermanence à l'intemporalité des instantanés entre documenter le provisoire et disperser des inscriptions il y a plusieurs façons de composer les figures de la relation éphémère-mémoriale. D'une part, la tradition culturelle et l'innovation technologique révèlent des sentiers complexes à l’entrecroisement d'informations fluides et éphémères à côté d’informations stables patrimonialisées dans des archives et bases de données. Les réseaux sociaux pourraient-ils jouer un rôle de premier plan dans la sauvegarde de récits oraux et des collections d’objets mémoriaux de communautés et de groupes? Que signifie-t-il informer et désinformer dans le contexte des effacements politiques des mémoires collectives et écologiques? D'autre part, devant les impasses à l’échelle planétaire, on annonce également l’éphémérité de la culture. Et l'éphémère en revoyant continuellement au sensorium et au corps sera moins de l’ordre de l’effacement que de celui du détachement. Des traces de ce qui ne tient pas ou ne s’épuise pas dans les registres pourront-ils valoir comme des signes ou même comme information de contenu historique? Les savoirs mémoriels, les traditions réinventées, les interculturalités répandues seront-ils capables de briser l'inertie destructrice des technologies de guerre et l'expropriation de ce qui est commun? Où et comment se tissent les expériences et s’expriment les connaissances de l'avenir? Celles-là ne sont que quelques questions-clés, parmi beaucoup d'autres, qui peuvent être dévoilées dans des domaines interdisciplinaires des études universitaires.